Une histoire vraie : une vraie histoire : Mimi's story

23 Septembre 2000 Chronique d’une vie ordinaire pas si ordinaire 1

 

 

Un ouvrier travaillait dans le sous-bois : Il déterrait et entourait les souches arrachées par la tempête à l'aide d'un engin (type Manitou). Pierre qui avait travaillé seul en haut de l'allée avec le tracteur et la tronçonneuse, revenait car K.T. était allée lui dire que finalement, Mathieu (le copain de Laetitia) ne viendrait pas comme prévu.

 

Je me suis approchée du pré et l'espace d'une seconde, Pierre m'a aperçue. Il savait que l'ouvrier pouvait le voir. Pareil pour K.T.) : il s'est mis à tracer de grands cercles avec le tracteur à toute vitesse (en 3ème dira t'il plus tard). Ce faisant, il a perdu le contrôle de l'engin qui a bondit en avant. J'ai hurlé. C'était comme dans un film au ralenti où je criais de toutes mes forces sans qu'on m'entende. Je hurlais à pleins poumons et ça ne servait à rien. Je le voyais avancer, faucher la barrière blanche et foncer droit sur le cèdre et nos voitures garées à proximité, puis se renverser après avoir écrasé K.T. ou moi, et lui, blessé ou pire encore.. ça été quelques secondes de cauchemar pendant lesquelles il a réussi à maîtriser le tracteur. Il m'a fallu des heures pour calmer ma peur et le pire de tout, c'est que lorsque j'ai raconté la scène à Christian, il n'a pas bronché, juste dit :

 

Quel con ! Quel imbécile !

 

 

J'attendais autre chose mais réflexion faite, qu'aurait'il pu dire d'autre mais sur le coup,  j'ai eu envie d'exploser contre lui parce que je me suis demandée s'il réalisait le danger que Pierre avait couru ?

En ce qui me concerne, j'ai décidé à cet instant précis de ne jamais redemander à Pierre de passer son permis de conduire. Je crois que cela lui serait fatal parce qu'il voudrait faire le malin et ne mesurerait pas les risques, ou alors si, justement parce qu'il les mesurait et que ça lui faisait plaisir de se sentir fort.

J'étais épuisée (mentalement), mais que dire ? Que faire ? Faire semblant que rien ne s'est passé ? Ne pas lui faire prendre conscience du danger ? de la peine qu'il nous faisait ?

 

Hier soir, alors que dînions et parlions des familles nombreuses et des tracas causés par les enfants, Pierre a dit d'une voix douce et pensive, qu'il nous en avait causé beaucoup.

Et ça m'a fait mal de réaliser qu'il s'en rendait compte finalement et que peut-être ça finissait par le blesser aussi, encore que je n'en sois pas certaine, mais c'est dur.



12/01/2008
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